je me permets d'ajouter quelques réflexions.
À partir du moment où on écrit un mot dans un dossier, on doit se préoccuper de sa pérennité, et il s'agit d'une responsabilité médicale et administrative.
Cette pérennité doit être quasi immédiate : personne n'est à l'abri d'une défaillance plus ou moins prolongée du SIH ou du composant DPI à la veille d'un pont pendant les vacances. Mais les patients restent malades, et il n'est pas question que les éléments cruciaux du dossier ou les prescriptions restent inaccessibles sur un disque dur ou dans un SAAS lointain.
Par ailleurs, on parle parfois d'un délai de 20 ans, mais c'est oublier qu'en cas de maladie génétique, le délai de conservation légal dépasse la mort du patient, et on s'aperçoit que de plus en plus de maladies ont des racines génétiques. La seule possibilité me semble la conservation à vie (ce qui ne change pas radicalement le sujet).
Les 2 aspects de disponibilité immédiate et d'archivage pour le futur se rejoignent dans une caractéristique : la disponibilité des données sous un format public et pérenne, indépendant du logiciel utilisé initialement, dans un lieu facilement accessible.
Dans le cas du besoin immédiat en cas de panne, pour les patients hospitalisés, des éditeurs proposent déjà un archivage horaire local (par exemple un poste et une imprimante secourus par bâtiment ou par service) de l'essentiel du dossier et du plan de soin sous forme de PDF. Cela permet un accès raisonnablement utilisable en presque toutes circonstances.
L'archivage à long terme pose les problèmes du format, du support et de l'indexation.
Le support ne pose pas de problème moyennant des procédures de maintenance évolutives bien décrites dans la littérature.
Le format doit être documenté, libre de droits, raisonnablement utilisable dans 50 ans, si possible lisible par un humain et une machine.
Un dispositif d'indexation utilisable dans 50 ans doit permettre de retrouver tous les éléments du dossier de Monsieur xy, en tenant compte de la gestion des droits d'accès. C'est sans doute le plus complexe à mettre en place et à maintenir.
Il me semble que ni les éditeurs, ni les responsables hospitaliers n'ont pris la mesure de ce problème.